NOS TAPIS SUR MESURE RÉCOMPENSÉS PAR LE JOURNAL BRITANNIQUE THE TELEGRAPH
Au cours de la seconde moitié du mois de février, CMI a bénéficié de l'attention des médias internationaux pour les 29 tapis qu'il a créés pour la rénovation de la Maison du Canada à Londres. L'un des commentaires les plus élogieux a été formulé par Henrietta Thompson dans le journal britannique The Telegraph, qui a écrit à propos du magnifique bâtiment : "Mais si regarder vers le haut est inévitable, regarder vers le bas constitue le véritable point fort".
Notre présidente Carol Sebert a vécu plusieurs de ces moments de fierté depuis la création de l'entreprise il y a plus de 25 ans, c'est pourquoi nous lui avons demandé de nous en dire plus sur ce projet.
Considérez-vous ces tapis pour le Haut-commissariat du Canada comme le projet le plus spécial entrepris par le CMI ?
Ce n'est pas le plus spécial, car nous avons eu tant de projets extraordinaires au cours des 25 dernières années, mais le fait de se voir confier la tâche de prendre des œuvres d'art et de les transformer en motifs de tapis pour un lieu aussi illustre a été un immense honneur. L'idée d'utiliser des œuvres d'art contemporain canadien provenant des différentes régions de notre pays pour illustrer l'immensité de notre territoire était, à mon avis, géniale.
Le CMI a-t-il déjà travaillé avec des missions diplomatiques ?
Nous avons travaillé sur plus de 30 ambassades et chancelleries dans le monde entier. Certaines suivent des designs plus classiques s'accordant avec des résidences plus classiques (Paris par exemple) et d'autres plus contemporaines comme la salle à manger de l'ambassade du Canada à Tokyo, conçue par le fabuleux cabinet d'architectes canadiens Moriyama & Teshima.
Quel était, selon vous, le plus complexe des motifs de tapis ?
Le tapis de la salle Yukon était certainement l'un des plus complexes, en raison de la complexité de son dessin, du nombre de ses couleurs (29) et des nombreux mélanges de couleurs (31) nécessaires pour obtenir l'effet de peinture.
Quels sont les dessins que vous avez réalisés vous-même ?
J'ai participé à toutes les créations en approuvant les couleurs et les combinaisons, les qualités et les textures de chaque tapis. Cependant, le seul tapis que j'ai dû examiner dans les moindres détails est celui de la chambre Larkin. Mon équipe talentueuse s'est occupée des autres - en examinant chaque millimètre de chaque dessin pour s'assurer qu'il correspondait à nos attentes.
Selon vous, quel est le tapis qui s'harmonise le mieux avec la pièce où il se trouve ?
La chambre British Columbia - que le Telegraph a choisie comme photo principale - était spectaculaire par son audace (noir et crème) mais intéressante par la tranquillité de ses motifs. Les meubles courbes qui suivent le tapis rond et les tons crème qui se fondent avec le bois blond sont à la fois paisibles et saisissants. Chaque pièce devait évoquer sa province (ou son territoire) et je pense que cette pièce a vraiment réussi à évoquer la grandeur de la Colombie-Britannique.
Tous les tapis ont été tuftés à la main en 100 % laine. Comment cette décision a-t-elle été prise ?
La laine est l'une des fibres les plus résistantes pour les moquettes. Elle repousse la saleté grâce à la lanoline naturellement présente dans la laine et est facile à nettoyer. Les moquettes tuftées à la main sont particulièrement durables car la densité de la laine peut être très élevée. Pour la Maison du Canada, nous avons spécifié la qualité super durable que nous utilisons pour les hôtels. Pour certains des tapis comportant des chaises de bureau à roulettes, nous avons spécifié des poils bouclés, car ils sont très durables et les chaises roulent bien sur cette surface.
Nous savons que vous ne voulez pas faire de choix, mais ...
La salle MacDonald, avec son explosion de couleurs exubérantes, donnait l'impression de marcher dans un tableau tant elle était grande - un peu comme cette scène dans Mary Poppins où ils sautent dans le dessin à la craie.
Quelles sont les autres œuvres d'art que vous avez vues à la Maison du Canada et qui vous ont particulièrement plu ?
L'installation lumineuse Bocci dans l'entrée est remarquable. Elle est vraiment remarquable parce qu'elle est si moderne dans une entrée de style néo-grec très classique. Ce choix était particulièrement audacieux, à l'image du Canada lui-même, à la fois moderne et classique.
Le CMI a-t-il déjà créé des motifs de tapis à partir de peintures ?
Oui, mais c'est rare. Un tapis mémorable a été réalisé pour l'artiste bien connu Tim Whiten, qui a participé à l'exposition "PASSAGE" en 2011 à la Olga Korper Gallery de Toronto. Il nous a contactés avec l'une de ses aquarelles qu'il souhaitait voir agrandie pour en faire un tapis. Le défi, comme pour certaines des œuvres de la Maison du Canada, était de transformer une peinture de 24" x 30" en un tapis de 8' x 10', en traduisant les coups de pinceau et les lignes graphiques du crayon en nœuds. Dans ce cas, j'ai recommandé un tapis en laine et en soie noué à la main au Népal.
Si un architecte d'intérieur envisage d'utiliser une peinture comme base d'un tapis, quelles sont vos recommandations ?
En général, nous n'utilisons une peinture que comme source d'inspiration pour la conception d'un tapis, plutôt que de la reproduire à l'identique comme l'exige la Maison du Canada. Et bien sûr, il faudrait obtenir l'accord de l'artiste pour copier l'œuvre, ce qui impliquerait le paiement d'une redevance.
La nuit précédant la grande réouverture par la Reine, nous avons appris que vous aviez été appelée à l'improviste pour aider à la réalisation du tapis rouge - de quoi s'agissait-il ?
Je passais devant le bâtiment à 22 heures pour regarder les superbes vitrines des inventions canadiennes (le rouleau à peinture, le Blackberry, etc.). En passant devant la porte d'entrée, j'ai aperçu des membres de l'équipe des intérieurs autour d'un rouleau de moquette rouge. J'ai frappé à la fenêtre et les ai salués, et ils se sont précipités à la porte pour me laisser entrer ! Ils avaient besoin d'aide pour mettre de l'ordre sur le bord du tapis sur lequel la Reine devait marcher pour entrer dans le bâtiment et ils s'inquiétaient du fait qu'il était un peu rugueux. Je leur ai montré comment, à l'aide d'une paire de ciseaux, ils pouvaient couper le bord et que ce serait parfait pour Sa Majesté et le Duc. C'était vraiment drôle que mon timing soit si parfait - ils avaient besoin d'un professionnel de la moquette à ce moment précis ! Nous en avons tous bien ri.